Le Royal Zoute Golf Club adopte un désherbant innovant
Les pesticides ont souvent des effets inquiétants tant sur la nature que sur la santé humaine. C’est pourquoi ce n’est plus un scoop dans le secteur que des recherches sont activement menées pour trouver des alternatives durables et économiquement viables. Le désherbage à l’électricité occupe une place de plus en plus importante dans ce domaine.
eWeeding propose une approche révolutionnaire de la gestion des mauvaises herbes à l’aide de l’électricité, qui est à la fois efficace et respectueuse de l’environnement. Fondée par Michel et Sonja Wimmers, l’entreprise introduit une méthode innovante qui annonce un avenir prometteur dans l’agriculture durable et la gestion des paysages. Michel : « eWeeding est né d’un projet que j’ai mené chez Bayer Cropscience. L’électricité est en fait la réponse à l’utilisation de produits phytosanitaires sur les terrains de sport, et par extension dans les espaces publics. Cette tendance est manifestement à l’œuvre depuis plus d’une décennie. Nous voulons que le public soit moins en contact avec ces produits, pour des raisons évidentes, comme l’ont montré de nombreuses études. »
« L’avantage de l’électricité ? Elle « connaît » l’action des racines d’une plante », précise Michel. « Le courant électrique provoque des dommages irréparables aux cellules de la plante par électrolyse, ce qui entraîne la mort de la plante. Ce processus cible toutes les parties de la plante, y compris les feuilles, les tiges et les racines, ce qui garantit une efficacité à long terme. Donc non seulement les parties aériennes, mais également les parties souterraines. Et c’est exactement ce que les produits chimiques traditionnels faisaient. Les alternatives habituelles, telles que le brossage, le brûlage, … ne détruisent que les parties aériennes. Avec comme conséquence qu’en cas de pluie, la plante revient en force dans les deux ou trois semaines qui suivent. Nous disposons à présent d’une alternative qui fonctionne parfaitement, mais sans les inconvénients des composés chimiques qui restent dans le sol, dans la nappe phréatique, et qui entrent ainsi dans la chaîne alimentaire des hommes et des animaux. »
« Pour Bayer, l’enjeu était trop modeste pour déployer cela à l’échelle mondiale, aussi nous avons pris notre autonomie pour appliquer cela dans le Benelux. En effet, les Pays-Bas et la Belgique sont des leaders absolus en matière d’interdiction des produits chimiques. Un autre avantage est qu’il s’agit d’une région relativement petite. En une, deux ou trois heures, vous pouvez traverser la région d’un bout à l’autre. »
« Nous appliquons actuellement cette technique principalement dans deux domaines. Le premier concerne les plantes exotiques invasives, telles que la berce du Caucase et la renouée du Japon, et le second concerne l’élimination permanente des mauvaises herbes sur les revêtements. Au début, nous nous sommes surtout assurés d’être en mesure de le faire en toute sécurité, car nous travaillons avec des tensions élevées, jusqu’à 5 000 V. Nous avons également examiné les effets sur la biodiversité et, enfin, l’efficacité à long terme. Lorsque nous avons obtenu des résultats plus que satisfaisants sur ces trois fronts, nous avons commencé à déployer le système. »
« Notre valeur ajoutée en tant qu’entreprise réside avant tout dans le fait que nous disposons de toute l’expertise nécessaire en interne, ayant moi-même contribué à la mise en place de ce système au sein de Bayer à l’époque. J’utilise ensuite cette expertise non seulement pour commercialiser les machines et les services associés, mais aussi pour l’accompagnement et la formation. Car l’objectif est bien sûr de familiariser le plus grand nombre de personnes possible avec cette technologie », conclut Michel Wimmers.
Un projet pilote est actuellement en cours pour éliminer la renouée du Japon sur les magnifiques terrains du plus beau et du plus grand club de golf du pays, le Royal Zoute Golf Club. Jos Vankriekelsvenne, directeur du Royal Zoute Golf Club : « J’ai découvert eWeeding grâce à un article paru dans le magazine bien connu du secteur vert, GreenPro. Nous avions en effet souscrit au programme « LIFE DUNIAS » de l’Agentschap voor Natuur en Bos, qui vise à restaurer nos dunes côtières flamandes en éliminant les plantes invasives. C’est ainsi que nous sommes tombés sur la renouée du Japon, contre laquelle il n’y a absolument rien à faire. Natuur en Bos nous a suggéré de tout arracher. Mais quand on voit que ces plantes exotiques se trouvent (entre autres) à proximité de magnifiques chênes de 80 ans, on se dit que ce n’est pas du tout envisageable. En lisant un article en ligne de GreenPro, j’ai alors adressé un courriel à eWeeding. Après concertation sur le terrain de golf et le plan d’action établi sur la base de l’inspection de Wimmersson, nous avons décidé de mettre en place un programme de 3 ans. Naturellement, nous sommes très curieux de connaître les résultats finaux. Ce que nous avons vu jusqu’à présent est déjà prometteur ! ».