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Plateforme pour le professionnel des jardins et des espaces vert
« La figue va remplacer le chou vert »
Les frères Marc et Dirk Ballekens ont une vision positive de la filière. (Association belge des Jardineries, PCLT)

« La figue va remplacer le chou vert »

Quel est l’impact du changement climatique sur le secteur horticole?

Des étés plus secs et plus chauds, des hivers plus courts et plus humides : voilà en résumé ce à quoi le secteur horticole devra faire face dans les prochaines décennies. Le changement climatique s’accompagne d’un regain d’intérêt pour les espaces verts et les techniques respectueuses de l’environnement. Nous sommes invités dans la campagne de Wortegem-Petegem pour un double entretien avec Marc et Dirk Ballekens, respectivement directeur du Praktijkcentrum voor Land- en Tuinbouw (PCLT) et directeur de l’Association belge des Jardineries. Depuis leur jardin aux couleurs automnales, ils nous éclairent sur l’avenir de la filière.

Les frères Ballekens ont les deux pieds dans les secteurs agricole et horticole, et les espaces verts. « Autrefois, l’entrepreneur de jardins devait avoir la main verte. Aujourd’hui, il faut une tête verte. Gérer les espaces ouverts devient plus complexe mais aussi plus durable », résume Marc Ballekens du PCLT. 

Son frère Dirk ajoute: « Le cœur de notre métier – les plantes – se porte très bien depuis quelques années. Le mouvement a débuté pendant la pandémie, quand les gens devaient compter sur leur propre environnement. Aujourd’hui, le gouvernement encourage tout le monde à se mettre au vert et à rendre les jardins plus riches en biodiversité. Les jardineries en tirent profit et vont poursuivre dans les décennies à venir. »

Les nouvelles formations sont axées sur les plantations plus résistantes et les machines fonctionnant sur batterie. (PCLT)

Pour Dirk, il est clair que les zones d’espaces verts s’étendent. C’est le cas dans les régions rurales et surtout dans les villes. La désartificialisation en est un bel exemple. Les dalles disparaissent au profit de la verdure. Marc ajoute: « La ville de Roulers veut verdir un mètre carré par habitant, soit l’enlèvement de 6,5 hectares de béton ou de dalles. » 

Marc constate que, dans le monde des espaces verts privés et publics, le secteur des machines évolue à un rythme incroyable. « Nous ne parlons pas d’évolution mais de révolution. Le parc de machines s’adapte et de plus en plus de machines fonctionnent sur batterie. C’est logique puisque le secteur vert ne veut pas rejeter davantage de CO2. Nous formons les pouvoirs publics et les entrepreneurs de jardins à travailler avec les nouveaux outils. Comment charger une batterie ? Comment optimiser le travail ? Les appareils sont plus légers, plus ergonomiques et moins bruyants. Tout le monde y gagne. »

Plus de travail, moins de mains

Maintenant que les étés deviennent plus chauds et les hivers plus humides, les entrepreneurs de jardins doivent profiter au maximum des belles journées, ce qui veut dire travailler plus efficacement. « Il faut accélérer le rythme. Mais il y a moins de main d’oeuvre alors que le travail augmente. Les produits phytopharmaceutiques étant interdits, il faut lutter contre les mauvaises herbes avec des moyens plus intensifs en main- d’œuvre. La connaissance des plantes évolue également », poursuit Marc. « Il faut s’intéresser à la sécheresse pour ne pas aménager un jardin avec des plantes sensibles. Le PCLT organise à cet égard  des formations pratiques comme « Espèces d’arbres dans un climat évolutif» et « Lutter durablement contre les mauvaises herbes sur les surfaces dures ». »

L’Association belge des Jardineries a visité les « klimaatpleinen » aux Pays-Bas. (Association belge des Jardineries)

Dirk précise que les jardineries se voient confier des nouvelles tâches suite au changement climatique. Les plantes et les arbres doivent être plus résistants et les jardineries doivent guider les clients et rendre leurs infrastructures plus durables. Elles subissent les conséquences du changement climatique mais si elles adaptent leur assortiment intelligemment, elles en récolteront les fruits sur le plan commercial. 

« Il est déjà certain que la figue va remplacer le chou vert. Les plantes du potager et du jardin d’ornement vont changer en raison de la pression climatique. La haie et la pelouse classiques perdent en importance. Nos sympathisants sont confrontés à des défis majeurs et au sein de l’Association belge des Jardineries, nous voulons les guider et les orienter. » L’année dernière, une visite a par exemple été organisée aux Klimaatpleinen aux Pays-Bas, où les jardineries rassemblent leurs connaissances et produits pour rendre les jardins plus résistants au climat. Lors des journées d’étude, l’accent est mis sur le marketing numérique et la philosophie de durabilité des jardineries. 

Tant les entrepreneurs de jardins que les jardineries doivent devenir plus durables. (PCLT)

Un changement nécessaire

Le plus important dans le basculement du secteur, c’est bien entendu la prise de conscience de la nécessité. Marc et Dirk perçoivent un glissement, même s’il reste encore du travail à faire. « Les gérants des jardineries sont préoccupés par ce qui se vend aujourd’hui et oublient qu’ils contribuent à déterminer l’avenir. Voilà pourquoi nous mettons par exemple l’accent sur les « klimaatpleinen », souligne Dirk. « Parfois, cela semble lent mais les collègues néerlandais et allemands me disent qu’ils ont vécu la même chose il y a trois ans. Aujourd’hui, tout le monde est dans le train. Bientôt, nous serons prêts aussi. »  

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