Créer un jardin sans étang… , c’est irresponsable. Il y a trois bonnes raisons d’aménager un étang dans chaque jardin.
1. L’eau tempère le climat du jardin
Les situations météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquentes. Les records de chaleur sont battus, les jours de chaleur et les vagues de chaleur sont devenus plus fréquents au cours des dernières décennies. Rester dans un jardin « vide » avec seulement une terrasse et une pelouse n’est pas très agréable lorsqu’il fait chaud. Un parasol n’apporte que peu de soulagement. Le jardin le plus plaisant est celui avec des arbres – de vrais arbres, pas des nains – et de l’eau. Ces deux éléments ont un réel effet rafraichissant et tempèrent le climat.
2. L’eau de pluie doit être gardée précieusement
Ces dernières années, plusieurs périodes ont été marquées par une nette pénurie d’eau potable… et les nappes phréatiques ont eu du mal à se remplir. Conserver l’eau de pluie et la laisser s’infiltrer dans un oued est la solution à ce problème. Mais… il y a souvent des problèmes de capacité. Un tonneau de pluie ne peut contenir que quelques centaines de litres d’eau, une citerne souterraine ne peut contenir que quelques milliers de litres. Il est donc logique de construire un étang dans lequel le tonneau de pluie ou la citerne (souterraine) se déverse. L’étang se déverse ensuite dans une infiltration qui se trouve à côté de l’étang ou qui peut même être placée sous l’étang pour gagner de la place. Il est alors important de poser un ballast sur l’étanchéité afin qu’elle ne puisse pas être poussée vers le haut. La « partie étang » de l’oued assure également une épuration locale de l’eau grâce à l’action des micro-organismes et des plantes.
3. L’eau comme biotope, c’est urgent
Les amphibiens et autres animaux aquatiques vont actuellement très mal dans notre pays. On peut citer toutes sortes de causes, comme les maladies et les conditions climatiques plus extrêmes. Ces facteurs jouent certainement un rôle. Mais la raison la plus importante est le manque de biotopes et la distance excessive entre les biotopes. Les batraciens sont lents et ne dépassent pas quelques kilomètres, voire quelques centaines de mètres. Pour la survie de ces petits êtres, il est plus important qu’il y ait beaucoup de petites pièces d’eau plutôt que quelques grandes. Les étangs de jardin sont des « tremplins » qui permettent aux populations de se connecter et de rester connectées, ce qui est important d’un point de vue génétique.
Un étang écologique est un étang adapté à la faune et à la flore indigènes. Tout étang de jardin qui ressemble à un bassin dans la nature peut être qualifié d’« étang de jardin écologique ». Il peut être petit et attirer beaucoup d’amphibiens et d’insectes aquatiques. L’important est qu’il y ait toujours une certaine quantité d’eau dans la mare. Sachez que les larves de libellules, par exemple, vivent sous l’eau pendant un an avant de se transformer en insecte volant.
Pour traverser sans encombre les hivers rigoureux et les étés secs, une zone d’eau profonde de 80 à 100 cm est recommandée. De longues berges irrégulières et la présence de larges zones peu profondes sont appréciées. La plantation se compose principalement de plantes indigènes, mais il importe peu à la grenouille que le nénuphar porte des fleurs jaunes au lieu de blanches.
On pense à tort que tous les étangs doivent être remplis jusqu’au bord supérieur. Ce n’est certainement pas nécessaire pour tous les étangs.
Même si un étang est à moitié vide, il est toujours à moitié plein et c’est suffisant pour de nombreuses formes de vie qui l’habitent.
Dans la nature, l’alternance des niveaux d’eau est la règle plutôt que l’exception. De nombreuses plantes de marais sont adaptées à cette situation et peuvent pousser aussi bien dans des eaux (raisonnablement) profondes que dans des conditions plus sèches.
Il est important que l’étang ne soit pas perturbé lorsque le niveau de l’eau est plus bas. Des galets et des plantes assurent la transition entre l’eau et la terre, de sorte que l’étanchéité n’est pas ou peu visible, même lorsque le niveau de l’eau est bas. Le choix judicieux des plantes permet à la zone de rester attrayante même pendant les périodes plus sèches. Pour éviter l’évaporation de l’eau, de nombreuses plantes « couvrantes » telles que le nénuphar, le petit nénuphar et la grenouillette y poussent.
À titre expérimental, je n’ajoute jamais d’eau à deux de mes étangs. Ils ne reçoivent pas non plus d’eau de pluie supplémentaire provenant du toit d’un abri de jardin ou d’un carport, par exemple. Ils ont jusqu’à un mètre de profondeur et ne reçoivent de l’eau que du ciel. Ils sont situés près de Louvain, où les précipitations annuelles moyennes sont de 795 mm. L’un des étangs est ensoleillé, contient des plantes de marais et des nénuphars et n’a jamais plus de la moitié de son niveau. C’est plus qu’il n’en faut pour permettre à la vie indigène de survivre aux sécheresses. L’autre étang est plus ombragé et ne contient que des nénuphars et des lentilles d’eau à racines multiples. Même pendant les périodes les plus sèches, il est resté rempli à 85 %.
La conception et la réalisation des étangs de natation en font de toute façon des zones de baignade plus écologiques. Si la zone de marais filtrant est créée avec une variation de la profondeur de l’eau au-dessus de la roche filtrante et une plantation variée, elle devient également un biotope pour la faune et la flore indigènes.
Vous pouvez rendre un étang à koï plus écologique en installant un étang à plantes et/ou un cours d’eau avec des plantes à côté. L’eau provenant du filtre peut être canalisée à travers cet étang. Cela signifie plus d’espace pour la biologie et moins de changements d’eau.
Les étangs conçus pour les plantes sont de toute façon très respectueux de la nature, mais vous pouvez les rendre encore plus intéressants pour les animaux aquatiques indigènes. Prévoyez des endroits où les animaux peuvent facilement entrer et sortir de l’eau. Par exemple, une plage de galets en pente ou un tronc suspendu dans l’eau. Si vous souhaitez introduire des poissons, optez par exemple pour des rotengles. Et prévoyez différentes zones de profondeur afin que chaque animal, chaque plante trouve un endroit à sa convenance.
À l’aide d’informations cohérentes et bien réfléchies, vous éviterez de commettre des erreurs grossières et l’entretien sera facile. Faites ce qu’il faut au bon moment et… travaillez avec la nature.