Repenser l’espace urbain et le colorer en bleu et en vert

Concevoir des espaces multifonctionnels qui recréent des liens avec la nature et l’humain

L’aménagement de l’espace public tend de plus en plus vers la perméabilisation des sols et la création de zones végétales, en réponse aux défis environnementaux majeurs. Dès les années nonante, la gestion des eaux pluviales s’est progressivement affranchie de la logique du « tout à l’égout » pour privilégier une nouvelle conception de l’hydrologie urbaine qui cesse de considérer l’eau comme un « déchet » et lui redonne une valeur essentielle en qualité de ressource, au cœur de l’espace urbain. L’évolution plus récente va encore plus loin dans cette logique et met en exergue la conception d’ouvrages hydrauliques qui participent à la structuration du paysage et qui se traduisent par la création d’espaces multifonctionnels.

Pendant longtemps, gérer les eaux pluviales dans la ville a consisté à construire des ouvrages enterrés (réseaux unitaires ou séparatifs, bassins de stockage) ou à ciel ouvert (bassins de rétention ou bassin d’orage) dans une logique du « tout aux réseaux ». Mais nous en connaissons aujourd’hui les limites et les dangers, tels que la saturation des réseaux et des stations d’épuration, le manque d’entretien et les débordements entraînant des inondations dévastatrices. Les années 1990 ont vu l’accent se placer davantage sur les techniques alternatives visant à infiltrer ou retenir de façon temporaire les eaux pluviales, avant leur rejet en milieu naturel, ou d’en limiter le débit d’écoulement vers le réseau urbain si l’infiltration est difficile.  

Nul besoin de rappeler les dégâts occasionnés par les inondations de juillet 2021 dans notre pays pour se convaincre de la nécessité de repenser l’hydrologie urbaine vers une plus grande efficacité.  Il suffit de tendre l’oreille ou de porter le regard vers les médias d’information pour se rendre compte jour après jour de la pertinence du propos.  

Face aux enjeux climatiques et environnementaux, les efforts ont porté ces dernières années sur une plus grande perméabilisation des sols et une déconnexion, au moins partielle, des réseaux de voirie.  Mais comme mentionné, la gestion intégrée des eaux pluviales témoigne désormais de la volonté de ramener l’eau et le végétal dans le tissu urbain en tant qu’élément structurant du paysage. « Cette évolution privilégie la création d’espaces multifonctionnels qui permettent tout à la fois de répondre aux besoins humains, de garantir une gestion efficace des eaux pluviales, d’intégrer la nature et les enjeux environnementaux, et d’améliorer l’esthétique paysagère » précise Jessica Lépinasse, responsable marketing et communication chez O2D® Environnement. Et nous parlons bien ici d’espaces multifonctionnels, car ils remplissent plusieurs fonctions capitales. Citons leur fonction hydraulique, qui consiste à ralentir l’écoulement, créer des cheminements d’eau, stocker temporairement, infiltrer les eaux de ruissellement ou les eaux de pluie à leur point de chute. Citons également leur fonction d’aménagement de l’espace public, c’est-à-dire délimiter les espaces en créant notamment des zones de cheminement ou des espaces verts, pour améliorer le cadre de vie des riverains et renforcer les liens sociaux. Dans leur fonction paysagère, les ouvrages multifonctionnels visent à intégrer un jardin de pluie ou une prairie inondable, pour structurer le paysage en recourant à la technique du nivellement. Enfin, sous l’angle environnemental proprement dit, on s’efforce de mettre en place des continuités écologiques (trames verte et bleue) pour favoriser la biodiversité en milieu urbain, restaurer les qualités hydriques des sols, recréer des écosystèmes pertinents et implanter des îlots de fraîcheur.

Parmi les infrastructures publiques, les parkings représentent une belle opportunité pour la transition écologique.  « Au lieu de les imperméabiliser en les recouvrant d’enrobé, ils peuvent être conçus différemment et intégrer des systèmes de sols perméables et végétalisés. Cela permet de déconnecter la surface de parking des réseaux d’assainissement en privilégiant l’infiltration directe et le réapprovisionnement des nappes phréatiques » explique Jessica Lépinasse.  Et d’ajouter : « Des solutions écologiques et efficaces existent pour y parvenir.  Tels les systèmes de sols perméables O2D®. Hormis leurs fonctions hydrauliques et paysagère, les revêtements de parking écologiques O2D® contribuent à l’amélioration du cadre de vie et à la qualité environnementale de l’aménagement. Développés autour de la dalle TTE®, ils permettent l’infiltration au point de chute des eaux pluviales, offrent de grandes capacités de résistance et de portance, et autorisent une belle modularité de remplissage (pavé, gazon, gravier, mulch).  De plus, il s’agit d’un écomatériau composé à 100% de matière plastique recyclé qui est produit en région liégeoise, tandis que la plateforme d’engazonnement est également locale et que les fournisseurs des mélanges de fondation se situent en Flandre ». Privilégier une filière locale, c’est évidemment bénéfique pour l’environnement.