Chef-lieu de de la province du Brabant wallon, la ville de Wavre a répondu en 2021 à un appel à projets de la région wallonne pour la création de parcs en milieu urbain. Et en novembre 2021, la ville s’est vu attribuer un subside pour le réaménagement de la place Henri Berger, un projet emblématique qui illustre la volonté de déminéraliser le cœur de la ville pour créer un écrin de verdure convivial. Anne Masson, bourgmestre de Wavre, détaille l’importance de ce projet pilote.
La place Henri Berger, qui s’étend sur 33 ares, est un lieu stratégique de la mobilité à Wavre. Située devant la gare ferroviaire, elle accueille aussi la gare des bus et est entièrement recouverte d’asphalte et de pavés. Les commerces, Horeca ou autres, sont quasi absents, si bien que ce lieu de passage est dépourvu de charme et de convivialité. Pour redorer ce tableau peu séduisant, le collège communal a validé en juin 2021 la participation à l’appel à projets « Parcs en milieu urbain » de la région wallonne, qui vise à créer des espaces verts en milieu urbanisé dans un contexte d’adaptation au défi climatique. Parmi les 17 communes lauréates, la ville de Wavre s’est vu octroyer un subside pour son projet de réaménagement de la place Henri Berger en novembre 2021. Un an plus tard, l’avant-projet est déposé. La fin des travaux est prévue en octobre 2024.
Ce projet de réaménagement de la place Henri Berger a pour objectif de transformer cet espace purement minéral en parc urbain, en vue de lutter contre les inondations, de créer des îlots de fraîcheur en période de canicule, d’améliorer la biodiversité et la connectivité écologique avec le fond de vallée. Deux axes sont privilégiés : le bâtiment de la gare ferroviaire et la villa à l’angle de la rue Théophile Piat. Devant la gare, le centre de l’espace est végétalisé par une grande pelouse rectangulaire, bordée de part et d’autre des voies latérales qui, à leur tour, sont jalonnées de larges bandes plantées ou « lisières urbaines ». De l’autre côté de la place sont aménagés deux espaces verts informels, les « jardins de pluie ».
Pour les « usagers » de la place, les avantages sont également évidents. Finis les trottoirs, ils sont remplacés par de larges allées, dont les surfaces sont semi-perméables, afin de favoriser l’infiltration des eaux pluviales. Les traversées piétonnes sont dématérialisées, les usagers pouvant circuler dans tous les sens. Aucun stationnement n’est prévu sur la place, le parking de la gare est utilisé comme un grand dépose-minute et accueillera aussi les taxis, tandis qu’une nouvelle gare de bus TEC vient d’être aménagée plus en retrait de la place, à savoir à l’arrière du bâtiment administratif du TEC Brabant wallon, en bordure des voies de chemin de fer, ce qui apporte plus de quiétude sur la place proprement dite et finalise ainsi la première étape vers la création d’un nouvel espace vert au cœur de la ville. En termes de multimodalité, deux grands parkings à vélos sont prévus à proximité des deux gares. L’ensemble de la place (excepté la voirie bus) est conçu en zone 20, accordant ainsi la priorité aux modes de déplacement « doux ». Voyageurs et riverains pourront emprunter des allées piétonnes confortables en pied de façade, utiliser les divers espaces d’attente prévus en suffisance ou se restaurer aux terrasses Horeca qui s’implanteront à proximité. Et pour renforcer encore la convivialité, une aire de jeux pour enfants sera également implantée dans le nouvel espace revisité et redynamisé par les espaces verts et les diverses plantations de graminées.
Les ruissellements des allées piétonnes en pied de façade ne concernent que des eaux propres, directement reprises dans les bandes plantées, qui agissent comme des noues sèches, d’une profondeur de 15 cm, pour un volume de stockage d’environ 230 mètres cubes. Les ruissellements qui traversent les surfaces minérales qui accueillent le trafic motorisé transitent sur des filets d’eau périphériques en direction d’avaloirs et d’un premier filtre nettoyant, puis sont connectés aux jardins de pluie, en guise de second filtre naturel et de zone de stockage principale. Ces jardins agissent comme des noues humides, d’une profondeur de 30 cm, représentant une capacité de stockage de quelque 330 mètres cubes. Autrement dit, les eaux de ruissellement sont déconnectées du réseau d’égouts et réintégrées dans le cycle naturel de l’eau par le biais du complexe drainant des jardins de pluie et de la filtration par les plantes, avant d’être restituées dans l’atmosphère par évapotranspiration. Un processus de régulation climatique en milieu urbain en quelque sorte.
Anne Masson conclut : « Le nouveau projet valorise la zone de la gare en l’intégrant à l’échelle du quartier. Le parvis de la gare se veut un espace accueillant, ouvert, bien mis en valeur par les plantations d’arbres et le jeu des fontaines. La pelouse centrale est conçue comme un grand espace perméable au flux piéton qui offre une capacité d’accueil suffisante pour tous les passants et rive-rains, une capacité d’accueil qui pourra être mise à profit pour l’organisation d’événements culturels temporaires. L’aire de jeux pour les enfants invite familles et écoliers à s’y détendre. Les zones de rencontre et de repas rapides sont aménagées sur le piétonnier, de manière à être très proches des commerces et des espaces verts. L’objectif du projet est de déminéraliser au minimum 60 à 70% de la place Henri Berger pour lui redonner sa vocation de place, autrement dit un lieu de convivialité et de cohésion sociale. »