Privilégier une conception qui respecte la nature sans la dominer
Dès sa plus tendre enfance, Benoît Saint Amand a toujours été guidé par son amour de la nature. Et cette passion ne l’a jamais quitté. Son parcours professionnel, entamé dès 1986, l’a fait naturellement évoluer vers la conception globale de projets, où sa créativité libre de tout dogme se met entièrement au service de l’harmonie et du bien-être du propriétaire du projet. Rencontre avec un passionné qui aime concevoir des jardins naturels et contemporains « no non-sense », parfaitement intégrés dans leur environnement avec simplicité et cohérence.
Dès l’âge de 16 ans, Benoît Saint Amand entame des études techniques en horticulture qui l’ont parfaitement préparé aux études supérieures de bachelier en architecture des jardins et du paysage, achevées en 1986. Ses premières expériences professionnelles l’ont toutefois bien vite orienté vers une activité d’architecte-paysagiste indépendant davantage en phase avec son sens de la créativité. Le pas est donc franchi en 1988. Au cours des premières années, il dessine de nombreux projets pour des entreprises de parcs et jardins du Brabant wallon mais l’aspect « clef sur portail » et la démarche commerciale de cette formule ne le séduit guère. Benoît Saint Amand explique : « A ce stade de ma carrière, j’avais besoin de pouvoir concevoir en toute liberté et en toute intégrité. Je voulais avoir une vue d’ensemble sur le projet. Me pencher sur des aspects tels que la sécurité, les portails automatiques, le terrassement, l’égouttage, la recherche de solutions techniques pour garantir la conformité aux prescriptions urbanistiques en évitant les absurdités et les dépenses inutiles. Car in fine, un jardin est conçu pour le client et non pas pour l’auteur du projet ou l’entreprise exécutante. ».
Conscient également que l’aspect financier doit être maîtrisé pour exclure toute mauvaise surprise, Benoît Saint Amand préconise la rédaction d’un cahier des charges et la direction du chantier, afin de pouvoir finaliser des plans bien détaillés et contrôler au mieux les finitions réalisées par les divers entrepreneurs ayant répondu aux clauses du cahier des charges. « Je suis convaincu que l’architecte-paysagiste doit être sollicité en amont du projet, pour réfléchir par exemple à l’implantation d’un nouveau bâtiment en fonction des réglementations urbanistiques en vigueur mais également des contraintes topographiques, géologiques, hydrographiques, climatiques ou autres. Pour éviter les erreurs et minimiser les risques d’inondations qui résulteraient d’une réglementation inappropriée ou d’une exécution incorrecte des travaux. » précise-t-il.
Dès 1998, Benoît Saint Amand s’est aussi tourné vers le secteur public. Après quelques années de collaboration avec un architecte-paysagiste de la région de Malmédy, il fonde sa propre équipe pluridisciplinaire. « Pendant vingt ans, j’ai pu compter sur une équipe solide et unie où chaque architecte-paysagiste gardait et construisait sa propre clientèle privée tout en collaborant sur des projets publics et sur des projets privés de plus grande envergure. Et durant ses 20 années, je peux affirmer que les plus beaux jardins ou les plus beaux espaces publics ne nécessitent pas forcément de grands moyens financiers. Pour moi, la logique des lignes et la simplicité contribuent parfaitement à rendre toute création harmonieuse » confie Benoît Saint Amand. Mais il précise aussi : « La lenteur et le manque de rigueur des administrations publiques nous ont toutefois convaincu de concentrer notre énergie principalement sur le secteur privé ». C’est aussi avec une passion intacte qu’il s’emploie à transmettre son expérience aux générations futures : depuis 2002, il exerce comme Maître-Assistant et coordinateur à la Haute Ecole Charlemagne de la Fédération Wallonie-Bruxelles à Gembloux.
Benoît Saint Amand concède ne pas avoir un style qui lui est propre. Il estime même qu’un architecte-paysagiste ne devrait pas imposer un style car il convient de privilégier l’intégration du projet dans son environnement, compte tenu du type de sol (acide ou basique), de l’ensoleillement, de l’humidité et d’autres paramètres clés. Benoît Saint Amand affine le propos : « Le bois, la pierre, le béton, chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients. Le prix est aussi un facteur à prendre en compte. Pour ce qui est des plantes, j’ai peut-être une tendance involontaire à éviter les plantes « artificielles » et les plantes épineuses pour faciliter autant que possible l’entretien ainsi que pour essayer de ne pas accentuer les contrastes. J’avoue privilégier les nuances de vert et ne pas être séduit par l’abondance des couleurs. Les mauvaises herbes ne me choquent pas, je pourrais très bien concevoir un jardin « punk » si on me le demande. Laisser faire la nature et juste la gérer. Les parterres d’ifs qu’il faut tailler cinq fois par an, ce n’est pas non plus ce que je recherche. Donc, plutôt des plantes légères, des graminées, beaucoup de plantes qui ne demandent pas de tailles annuelles et qui ont des fragrances agréables, comme les viornes et les lilas. Le jardin doit rester naturel, sans effet de mode ».