Tout au long des sept communes fusionnées de l’entité de Saint-Ghislain s’étend un vaste territoire boisé qui réunit deux jolies forêts, quatre parcs urbains et d’innombrables sentiers pédestres qui serpentent autour du patrimoine historique des lieux. Piétons et cyclistes y circulent à loisir. Il est donc logique que la Ville s’emploie à préserver et embellir ces infrastructures vertes pour le plus grand plaisir de ses citoyens et met en place de nombreuses initiatives pour que chaque résident ou chaque touriste se réapproprie au mieux cette richesse apaisante.
L’entité de Saint-Ghislain couvre une superficie totale de quelque 7 007 hectares et compte plus de 23 000 habitants dans les sept communes fusionnées, à savoir Baudour, Hautrage, Neufmaison, Saint-Ghislain, Sirault, Tertre et Villerot. Selon la légende, la ville de Saint-Ghislain doit son nom à un moine athénien qui, guidé par une ourse et un aigle, y a érigé une abbaye sur la terre offerte par le bon Roi Dagobert.
Aujourd’hui, le poumon vert totalise 22% du territoire. En font partie les deux bois de Baudour et de Stambruges, dont les nombreux sentiers sont largement empruntés par les piétons et les cyclistes. Avec l’aide de la Province et du Service Public de Wallonie- Département Nature et Forêts, les différents circuits sont régulièrement mis à jour. Des circuits de promenade sont également aménagés dans les deux réserves naturelles en gestion Natagora que sont le site « Les Marionville » de 70 ha, avec son joli sentier de promenade le long d’une ancienne ligne de chemin de fer, et le site du Grand Rieu, constitué de prairies, de parties boisées et de grandes roselières mais incluant aussi un bel étang propice à la préservation de la biodiversité. Plus près des citadins se situent les quatre parcs urbains Tertre, Baudour, Saint-Ghislain et Villerot, agrémentés d’arbres remarquables. Et au travers des sept communes, il est possible d’emprunter d’agréables sentiers de promenade, comme la promenade de la Chapelle aux Ifs (8,7 km), la promenade de la Prévôté (5,8 km) ou encore la promenade du Moulin (10,8 km).
Dans un souci de mobilité douce, la Ville crée des liaisons cyclo-piétonnes le long d’anciennes voies de chemins de fer. C’est ainsi qu’une piste de 3 km environ est en cours de travaux pour relier Neufmaison à Villerot tandis qu’une seconde piste dans le centre de Saint-Ghislain en est au stade du permis d’urbanisme. Il convient d’ajouter que chaque année, la ville réhabilite/entretient des sentiers existants en collaboration avec le Plan Communal du Développement de la nature (PCDN) et une école de l’entité, dans le cadre de la Semaine des Sentiers initiée par le SPW-service mobilité.
Le premier projet exemplaire est la plantation d’un verger à Sirault en association avec le PCDN et Conseil Communal des Enfants, dont l’objectif est de préserver les variétés anciennes plus résistantes aux maladies et nécessitant moins de pesticide, mais aussi de privilégier les saveurs plus riches et plus complexes, tout en offrant le gîte et le couvert aux insectes pollinisateurs. Signalons également les divers projets de végétalisation des cimetières (avec à la clé le label « Cimetière Nature » à Neufmaison) et la création d’un écopâturage où deux moutons d’Ouessant contribuent à entretenir les abords de la piste cyclo-piétonne réalisée sur l’ancienne voie ferrée. « Nous voulons rendre nos cimetières plus verts et plus propres, même si ce n’est pas toujours évident quand la météo est pluvieuse, et nous nous efforçons de privilégier le recueillement en mettant notamment des bancs à la disposition des visiteurs » confie Rudy Bureau, échevin sortant en charge de l’environnement et aujourd’hui reconduit pour d’autres attributions au sein du conseil et du collège communal. Sans oublier la plantation de lignes fleuries (bulbes) intégrées dans des zones engazonnées existantes, « ce qui permet de bénéficier de plantes fleuries quasi toute l’année tout en réduisant la charge d’entretien pour le service des espaces verts », ajoute-t-il.
Pour inciter les citoyens à agir de manière positive pour l’environnement, ces derniers reçoivent un « coffret nature » comprenant un sachet de graines mellifères, un pot de miel, un nichoir pour oiseaux, un couteau de désherbage et une plaquette d’identification à apposer visiblement sur leur devanture, ce qui crée ainsi le réseau « Points Nature ». En échange, le citoyen s’engage à mettre en œuvre 5 gestes simples parmi les 10 gestes repris dans la Charte du Réseau Point Nature pour accueillir la biodiversité dans son jardin. Dans le même esprit, la Ville organise chaque année la « Journée de l’Arbre », à savoir la distribution générale aux citoyens d’un panel d’essences indigènes, fruitières et mellifères, et en point d’orgue, l’offre d’un arbre fruitier ou forestier pour chaque bébé né dans l’entité en cours d’année.
L’espace public est aussi mis à l’honneur en invitant les citoyens à se l’approprier pour aménager un coin vert, autrement dit prendre en charge l’embellissement, l‘entretien et la végétalisation d’un morceau de cet espace public, qui peut prendre la forme d’une partie de trottoir, d’une façade végétale, d’un pied d’arbre, d’une jardinière …
Cette sensibilisation citoyenne prend aussi le chemin des écoles car au printemps, toute école qui en fait la demande reçoit un kit d’élevage de papillons et de coccinelles.
Dans le cadre des demandes de permis d’urbanisme de plus grande ampleur, comme par exemple la création d’un quartier ou l’implantation de commerces, chaque projet se doit d’intégrer l’aspect paysager et donc, faire l’objet d’une étude paysagère. Et pour lutter contre les effets de la minéralisation urbaine et du changement climatique, la Ville a également sélectionné cinq sites en vue de bénéficier d’un subside SPW. Il s’agit ici de végétaliser les quartiers plus fortement minéralisés et de mieux prévenir les inondations, les îlots de chaleur ou la sécheresse. « Les différents projets ont entre-temps été approuvés par le SPW et devraient donc être réalisés dans un avenir proche » précise notre interlocuteur.
En résumé, la Ville capitalise sur ses infrastructures vertes que sont les bois, les réserves naturelles et les parcs mais se lance aussi dans des projets à petite échelle pour démontrer aux citoyens qu’il est possible d’inviter la nature chez soi en commençant par son jardin, quelle que soit sa taille. Car ne dit-on pas que « les petits ruisseaux font les grandes rivières ».